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Composer avec la chimio – Quatrième partie – De bons conseils aux patients

By juin 3, 2013No Comments

D’autres patients atteints d’un lymphome me demandent souvent de leur suggérer des moyens de gérer les effets secondaires de la chimio.

par Alyssa Burkus Rolf

D’autres patients atteints d’un lymphome me demandent souvent de leur suggérer des moyens de gérer les effets secondaires de la chimio. Même s’il existe une grande diversité d’effets secondaires potentiels, les plus courants sont la nausée, la fatigue et la fluctuation de la numération globulaire. Le personnel infirmier peut avoir de bons conseils à donner, mais assurez-vous de lire tous les documents sur la façon de reconnaître les symptômes graves (comme une forte fièvre), qui nécessitent des soins médicaux d’urgence.

Même si j’ai subi des traitements de chimiothérapie à agents multiples, il y a plus de neuf ans, j’ai gardé la liste des choses qui m’ont aidée à minimiser certains effets secondaires durant mes six mois de thérapie :

Restez vigilant pour ce qui est des microbes, même si les gens croient que vous êtes névrosé(e) ou d’une prudence exagérée.
Lorsqu’on dit que vous êtes plus sensible aux infections, c’est vrai. En outre, les patients qui subissent une chimiothérapie se rétablissent plus lentement. Avant de recevoir des amis, renseignez-vous s’ils sont malades et demandez-leur de se laver les mains dès leur arrivée chez vous. Annulez toute activité sociale si l’une des personnes est malade ou pas entièrement remise, même si elle vous assure que ce n’est qu’un « petit rhume de rien du tout ». Vous devez faire preuve de discipline et d’une vigilance constante, mais cela en vaut la peine. Malgré ces précautions, vous pourriez tomber malade, mais vous aurez fort probablement réduit l’exposition potentielle aux microbes.

Simplifiez votre régime alimentaire, surtout la journée du traitement et même durant de trois à cinq jours après le traitement.
J’ai constaté que, le fait de limiter ma consommation d’aliments le jour même et durant les quelques jours suivant mes traitements, réduisait considérablement mes nausées. Après bien des tâtonnements, j’ai éliminé les produits laitiers, les viandes grasses, les aliments frits et épicés, le sucre et les quantités excessives de sel. Mes repas se composaient souvent d’un gruau ou d’un œuf poché pour le déjeuner, d’une soupe à la courge ou d’un sandwich au poulet et à l’avocat pour le lunch et d’un simple plat de pâtes ou de riz pour le souper. Ça peut sembler monotone, mais cela m’a beaucoup aidée. Seul inconvénient : il m’a fallu des années après avoir terminé mes traitements pour manger à nouveau un sandwich au poulet et à l’avocat! J’ai aussi réalisé qu’il était beaucoup mieux de manger cinq ou six petits repas par jour pour obtenir l’apport calorique dont j’avais besoin, plutôt que de m’attaquer à trois gros repas. Si vous avez très peu ou pas d’appétit, essayez les boissons substituts de repas (comme Ensure) pour subvenir à vos besoins nutritionnels.

Évitez la consommation d’aliments préemballés et de nourriture pour emporter.
Les avis sont très partagés à ce sujet, et il ne fait pas de doute que les aliments prêts à servir sont très pratiques pour les familles aux prises avec un énorme stress devant l’aide à apporter à l’un des leurs durant ses traitements oncologiques. Ces mets, préparés par des fournisseurs dignes de confiance, peuvent être une planche de salut, mais toute mauvaise manipulation des aliments peut avoir de graves conséquences sur l’état de santé des patients atteints de cancer. Une amie avait été consternée de découvrir qu’une salade de pâtes achetée dans un commerce, servie lors d’un barbecue, avait provoqué une intoxication alimentaire chez ses invités. La plupart des personnes avaient ressenti des effets désagréables durant quelques jours. Quant à moi, je m’étais retrouvée à l’hôpital avec de graves symptômes. Elle n’avait aucun moyen de vérifier l’innocuité des aliments, mais je sais maintenant que j’éviterais de les consommer si je devais un jour recommencer mes traitements.

Suivez les directives pour les rince-bouche.
De nombreux centres du cancer disposent de fiches de renseignements sur les traitements des patients et recommandent souvent de se rincer la bouche à l’eau tiède avec du bicarbonate de soude après chaque repas et une autre fois au coucher. Vous réduirez considérablement les risques d’ulcères buccaux, qui peuvent être très souffrants et prennent une éternité à guérir. Se rincer la bouche pour prévenir la formation d’ulcères buccaux est une mesure qui en vaut vraiment la peine.

Tâchez de prendre l’air tous les jours.
Prendre l’air tous les jours peut être réconfortant que ce soit pour faire une promenade ou simplement s’asseoir sur la véranda ou sur un banc. Quoique mes traitements aient commencé au milieu de l’hiver, j’ai essayé de sortir de chez moi aussi souvent que possible pour faire une petite promenade. L’air frais semblait balayer le « brouillard de la chimio »  et m’aider à me sentir à nouveau normale, même si je me déplaçais lentement.

Faites-vous du bien.
Il m’est arrivé de lire des articles sur des athlètes qui poursuivaient leur entraînement durant leurs traitements du cancer ou sur des personnes qui complétaient un marathon peu après avoir terminé leur chimio. Ces activités les ont peut-être aidés à se rétablir, mais pour ma part, j’ai constaté que si j’en faisais trop, les jours suivants étaient particulièrement pénibles. J’ai donc fais des siestes, j’ai beaucoup lu et j’ai marché (pas de marathon pour moi!).

Soyez à l’aise de dire non.
Nous en avions assez de refuser les invitations, par contre, j’ai toujours senti que je devais faire ce qui était bon pour moi. Nous avons fini par refuser la plupart des invitations prises trop à l’avance, car c’était très pénible d’annuler à la dernière minute. Je n’ai jamais voulu utiliser le cancer comme prétexte pour ne pas sortir, mais à cette époque, je ne me sentais plus tout à fait moi-même, et il m’arrivait souvent d’avoir très peu d’énergie.

Ne perdez pas espoir.
On ne connaît pas toujours l’efficacité de ces durs traitements infligés à votre organisme, ce qui peut être difficile, mais il est important de comprendre leurs résultats potentiels (rémission totale? réaction partielle?). Une fois que votre équipe médicale aura répondu à vos questions et que vos doutes seront dissipés, faites confiance au processus et vivez au jour le jour. Il ne s’agit pas d’y croire aveuglément, mais d’établir un équilibre entre vos doutes et la conviction que le traitement sera efficace. La méditation, la prière, le reiki et même les exercices de visualisation peuvent vous donner la force dont vous avez besoin.

Mais surtout, vivez une journée à la fois.
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C’était ma liste – qu’est-ce qui a fonctionné pour vous? Si vous avez des trucs et des conseils qui, durant les traitements contre le lymphome, ont été efficaces pour vous ou pour un être cher, veuillez me les communiquer. J’aimerais les inclure dans l’un de mes prochains billets. Vous pouvez me joindre au alyssa@lymphoma.ca ou sur Twitter à @alyssaburkus.

 


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