Les options de traitement pour la leucémie lymphoïde chronique (LLC)

Bien qu’il ne soit pas encore possible de guérir la LLC, il est possible de bien se sentir pendant des années avec cette maladie. Les options de traitement reposent sur de nombreux facteurs, y compris la détermination du stade du cancer, la présence de symptômes comme la fièvre, la perte de poids ou encore la façon dont le patient répond au traitement. Les patients peuvent rester sous surveillance pendant de nombreuses années sans qu’il soit nécessaire de mettre en place un traitement. Par contre, les patients qui présentent des symptômes de maladie avancée reçoivent presque tous un traitement.

Le traitement de la LLC a pour principal objectif de :

  • ralentir l’accumulation de cellules de leucémie lymphoïde chronique;
  • maintenir les patients dans un état de santé suffisant pour leur permettre d’effectuer leurs activités quotidiennes;
  • maintenir la qualité de vie du patient;
  • améliorer le nombre de cellules sanguines normales (globules blancs, globules rouges et plaquettes).

 

Les options de traitement standard de la LLC comprennent :

  • la vigilance (surveillance et attente)
  • La chimiothérapie :
  • la thérapie biologique
  • la greffe de cellules souches
  • la radiothérapie
  • la splénectomie

 

La vigilance (qu’on appelle aussi surveillance et attente)

La vigilance consiste en une stratégie selon laquelle les professionnels de la santé surveillent étroitement l’état des patients, sans mettre en place de traitement, tant que les symptômes n’apparaissent ou ne changent. Cette période est également appelée surveillance et attente ou observation.

Pendant la période de vigilance, vous devez rencontrer votre cancérologue pour des visites de suivi afin de vérifier qu’il n’y a pas de changements importants dans votre état de santé.

La raison pour laquelle la vigilance est utilisée comme approche est qu’aucune étude n’a démontré que la mise en place d’un traitement immédiat prolonge la vie. Et comme le traitement affecte aussi bien les cellules saines que les cellules cancéreuses, les experts recommandent pour le moment de retarder le traitement jusqu’à ce qu’il soit nécessaire. Certaines personnes ne nécessiteront jamais de traitement.

La chimiothérapie :

Les patients atteints d’une leucémie lymphoïde chronique peuvent suivre une chimiothérapie en tant que monothérapie. Exemples :

  • Le chlorambucil peut être administré par voie orale avec quelques effets secondaires immédiats.
  • La fludarabine est administrée par voie orale ou intraveineuse et peut entraîner quelques effets secondaires.

De nombreux patients souffrant d’une LLC suivront une chimiothérapie utilisée pour le traitement d’autres lymphomes :

  • la chimiothérapie FC (fludarabine et cyclophosphamide)
  • la chimiothérapie CVP (cyclophosphamide, vincristine et prédnisone)
  • la chimiothérapie CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine et prédnisone).

 

Les patients doivent être avertis de toutes les options de traitement qui leur sont accessibles et discuter avec leurs médecins de l’option qui leur convient le mieux.

La thérapie biologique

La thérapie biologique est un traitement qui stimule ou rétablit la capacité de votre système immunitaire à lutter contre les maladies ou les infections.

Le rituximab (RituxanMD) et l’alemtuzumab (CampathMD) sont des exemples d’anticorps monoclonaux qui peuvent être utilisés seuls ou en combinaison dans le cadre d’une chimiothérapie.

La greffe de cellules souches

Les patients souffrant d’une leucémie lymphoïde chronique peuvent être des candidats pour une greffe de cellules souches. Dans une greffe de cellules souches, les cellules sanguines immatures (cellules souches) sont prélevées dans le sang ou la moelle osseuse du patient (transplantation autologue) ou chez un donneur compatible (transplantation allogénique). La greffe de cellules souches est un traitement agressif encore considéré comme expérimental. Elle peut toutefois représenter une option pour les patients jeunes atteints d’une LLC et ne répondant plus au traitement.

La radiothérapie

La radiothérapie peut être utilisée pour :

  • réduire la taille d’une rate hypertrophiée (cas très rare);
  • réduire la taille d’un ganglion lymphatique en particulier.

 

La splénectomie

La chirurgie de retrait d’une rate hypertrophiée est rarement nécessaire, mais peut être réalisée pour :

  • soulager la pression induite par une rate hypertrophiée sur les autres organes;
  • interrompre la destruction accélérée des globules rouges et des plaquettes.

 

Quelques facteurs influençant la décision de traiter les patients atteints de LLC*

  • Augmentation relativement rapide du nombre de lymphocytes dans le sang
  • Ganglions lymphatiques hypertrophiés
  • Rate hypertrophiée
  • Anémie qui s’empire
  • Chute du nombre de plaquettes

*Plusieurs de ces facteurs sont souvent présents au même moment.

La chimiothérapie :

Les patients dont la maladie représente un risque modéré ou élevé sont généralement traités grâce à une chimiothérapie et/ou un traitement par anticorps monoclonal. Le choix du traitement recommandé dépend généralement de l’état de santé général du patient et du stade de sa maladie. L’âge peut jouer un rôle dans certains types de traitements.

La fludarabine (FludaraMD) est considérée comme l’une des chimiothérapies les plus efficaces pour le traitement de la LLC. La combinaison de deux médicaments, dont la fludarabine et le cyclophosphamide (CytoxanMD) ou FC; fludarabine et rituximab (RituxanMD) ou FR; et fludarabine, cyclophosphamide et rituximab ou FCR, est souvent utilisée pour traiter les patients dont la LLC représente un risque modéré ou élevé. Des études comparant les traitements à base de fludarabine seule à ceux à base de FC ou à différents schémas de FCR ont démontré que la combinaison de médicaments permettait d’augmenter considérablement la fréquence des réponses complètes chez les patients atteints de LLC n’ayant pas été traités auparavant. Lors des essais cliniques, des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quels patients vont bénéficier d’un traitement à base de FCR et quels autres vont bénéficier d’autres traitements contre la LLC. En outre, les traitements combinant la fludarabine avec d’autres médicaments font actuellement l’objet d’études dans le cadre des essais cliniques.

La bendamustine (TreandaMD) est un autre type de chimiothérapie qui a été approuvé pour traiter la LLC dans certaines provinces. Les combinaisons de bendamustine avec d’autres médicaments, dont le rituximab et le lénalidomide (RevlimidMD), font actuellement l’objet d’études dans le cadre des essais cliniques pour le traitement de patients atteints de LLC.

La thérapie biologique

Les anticorps monoclonaux sont des protéines qui sont produites par génie biologique en laboratoire. Chaque traitement par anticorps monoclonal est conçu pour reconnaître une molécule spécifique sur une cellule. Le traitement par anticorps monoclonal vise la molécule et s’attache à la cellule, causant ainsi la mort de celle-ci.

Les traitements par anticorps monoclonal rituximab (RituxanMD) et alemtuzumab (CampathMD) sont utilisés pour traiter les personnes atteintes de LLC. Le rituximab vise la molécule CD20 à la surface de la cellule de LLC et l’alemtuzumab vise la molécule CD52. L’alemtuzumab est approuvé comme agent unique pour le traitement de la LLC. Le rituximab et l’alemtuzumab se sont montrés très efficaces dans le traitement de nombreuses personnes atteintes de LLC.

Ces thérapies continuent de faire l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques. D’autres anticorps monoclonaux, comme l’ofatumumab (ArzerraMD) et le lumiliximab font également l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques, soit en monothérapie, soit en chimiothérapie combinée, en tant que traitement administré à des patients n’ayant pas été traités auparavant et à des patients atteints de LLC réfractaire ou récidivante.

Dans la plupart des cas, la chimiothérapie affecte à la fois les cellules de tissus normaux et les cellules de LLC. Le traitement par anticorps monoclonal peut affecter certains lymphocytes normaux, mais épargner la plupart des autres cellules. Même si l’administration d’un anticorps à un patient par voie intraveineuse peut provoquer une courte période de fièvre, des frissons ou une faible pression du sang, les patients sont généralement confrontés à moins d’effets secondaires troublants avec le traitement par anticorps monoclonal qu’avec la chimiothérapie.

La LLC récidivante ou réfractaire

« LLC récidivante » est le terme utilisé pour parler d’une maladie qui a répondu au traitement, mais qui a arrêté de réagir après six mois ou plus. “« Maladie réfractaire » est le terme utilisé pour qualifier une LLC qui ne se termine pas par une rémission (mais qui peut se stabiliser) ou pour parler d’une maladie qui s’empire dans les six mois qui suivent le dernier traitement.

Les personnes qui sont traitées pour une LLC récidivante ou réfractaire bénéficient souvent d’une bonne qualité de vie pendant leurs années de rémission après qu’un traitement supplémentaire leur a été donné. Les indications de traitement pour les personnes atteintes de LLC récidivante sont généralement les mêmes que pour les traitements de personnes chez qui on vient de diagnostiquer la maladie.

Les personnes atteintes de LLC réfractaire avec une courte période de progression après le premier traitement et/ou les cellules de LLC avec del 17p ne répondent souvent pas à la chimiothérapie standard. Il est recommandé pour ces personnes de parler à leur médecin afin de décider si le traitement dans le cadre d’un essai clinique est une bonne solution pour elles. Les protocoles cliniques d’enquête pour les pharmacothérapies ou pour les greffes allogéniques de cellules souches peuvent offrir des options de traitement appropriées.