Aujourd’hui, je suis allée passer une prise de sang, avant de passer une radiographie pulmonaire, afin d’examiner la cause d’une toux sèche inquiétante que je traîne depuis une semaine.

par Robin Harry

Aujourd’hui, je suis allée passer une prise de sang, avant de passer une radiographie pulmonaire, afin d’examiner la cause d’une toux sèche inquiétante que je traîne depuis une semaine. La semaine dernière, ce n’était pas grand-chose, mais elle s’est empirée durant la fin de semaine, si bien que je ne pouvais l’ignorer ou espérer que ce ne soit que psychologique. Alors que je me suis promenée d’une station à l’autre pour passer les tests, je ne pouvais réprimer un sentiment omniprésent de déjà-vu. Je suis passée exactement à travers la même séquence d’événements en mai dernier. Les résultats ont changé ma vie, en m’entraînant dans un tourbillon d’épreuves qui a duré 6 mois. Tout ça ne m’était que trop familier.

Jamais je n’ai autant souhaité qu’un déjà-vu ne soit qu’une erreur d’encodage dans La Matrice…

La toux pourrait être due à n’importe quoi. Elle pourrait n’être rien de grave. Elle pourrait être due à des cicatrices pulmonaires causées par la radio. Ce pourrait être une allergie sortie d’on ne sait où. Ce que je ne veux pas que ce soit, et que ça pourrait bien être, c’est une rechute.

Je ne parviens pas à mettre le doigt sur cette émotion. Ce n’est pas vraiment de la peur, mais je suis plutôt inquiète. Appréhensive, peut-être. J’essaie de ne pas m’emporter inutilement, mais alors que j’approchais de la salle de chimiothérapie, en chemin pour la prise de sang, je ne pensais qu’à une chose : je ne veux pas devoir faire ça de nouveau. Du moins pas si peu de temps après la première fois. Pas avant que mes ongles soient complètement redevenus comme avant. Pas comme mes cheveux commençaient à peine à repousser. Pas une semaine avant que je parte pour des vacances fort attendues. Pas maintenant. Mon inquiétude n’est pas due au fait que je ne pense pas être capable de subir tout ça une fois de plus, les gens arrivent à faire bien des choses lorsqu’ils y sont contraints. Ce que je veux dire, c’est que je ne veux pas.

Cette contrariété illustre bien la vie après les traitements anticancéreux. Le cancer n’est jamais parti, même pas littéralement. Il est toujours là, tapi, survolant, titillant tout sentiment de sécurité qui pourrait s’installer. Je ne pourrai jamais me dire « ce n’est sûrement rien », parce que je n’en serai jamais sûre. Je devrai apprendre à vivre avec ce fait. Ça fait partie du forfait lymphome.

En tout cas, je verrai bien ce qu’il en est. Je vois mon médecin ce vendredi; elle aura des réponses pour moi. Dans l’intervalle, il ne me reste qu’à relaxer et à prier. J

Robin : lymphomalowdown@gmail.com

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