Avertissement : Ceci sera, sans conteste, le billet le plus farfelu que j’aurai écrit pour ce blogue. J’en suis consciente, mais je l’écris malgré tout.

par Robin Harry

Avertissement : Ceci sera, sans conteste, le billet le plus farfelu que j’aurai écrit pour ce blogue. J’en suis consciente, mais je l’écris malgré tout.

J’arrive à accepter le fait que j’ai un lymphome. J’accepte la chimiothérapie, les bouffées de chaleur environ aux quinze minutes. Ne pas pouvoir goûter les aliments. Gagner vingt livres. Être constamment fatiguée. Être étourdie, endolorie, et tout le reste. Je pense que je m’en sors bien jusqu’à maintenant. Mais qu’il y ait un rongeur dans ma chambre, à ce moment-CI, dépassait largement la limite de ce que je pouvais endurer hier soir.

Je n’aime pas les souris. Si elles ne s’appellent pas Pinky et qu’elles ne chantent pas la chanson de Cendrillon, je ne les aime pas. Elles sont petites, velues, se tapissent dans des recoins inattendus, s’agitent continuellement et elles sont imprévisibles. Je les déteste! Alors que j’étais tranquillement assise à écouter la série animée Avengers : l’équipe des super-héros (qui ne forment pas du tout une ligne de la justice, soit dit en passant), cette CHOSE arrive dans ma chambre.

De toutes les choses qui me sont arrivées depuis que j’ai le cancer, c’est ce qui m’a le plus fâchée! Une réaction disproportionnée, vous dites? Ma mère et mon frère se sont esclaffés et se moquaient de moi, ce qui m’a d’autant plus énervée. En fait, la situation était très drôle, je dois l’admettre. Je crois que c’est ce qui empirait l’affaire! Je pense que j’ai vécu assez de difficultés pour ne pas devenir le dindon de la farce. Je n’arrêtais pas de répéter : « C’est INJUSTE qu’il y ait une souris dans ma chambre!!! » Puis j’imaginais Dieu dans le ciel, plié en deux en me voyant sauter sur mon lit puis sortir de la chambre dans un jeté précipité. Mais ça me rendait furieuse. Et ma mère, elle riait de plus belle.

Je savais bien qu’un jour ou l’autre, quelque chose se passerait qui me ferait crier à l’injustice. Je m’entendais tout de même à quelque chose de plus dramatique qu’une souris. Le problème n’était pas vraiment la souris (même si je ne les aime pas). Mais bien plus : pourquoi maintenant? Ayant passé tant de temps, durant mes traitements de chimio, à désencombrer ma chambre, cela me paraissait d’autant plus injuste. Pourquoi devrais-je renoncer au petit confort que seule me procure ma chambre à cause d’un rongeur, alors qu’il y a deux autres chambres, des salles de bain, une cuisine et un salon dans l’appartement? Pourquoi MA chambre?! Alors que tout ce que je souhaite, c’est de m’installer pour regarder mes dessins animés en paix! Je n’en ai pas encore assez sur les bras? C’est injuste!

Cela dit, j’ignore où se trouve la souris. Je ne sais pas si elle se trouve toujours dans ma chambre ou si elle a continué son chemin. Tout ce que je sais, c’est que mes pieds ont à peine touché le plancher dans les dernières vingt-quatre heures. *soupir* Je sais que c’est drôle, mais je n’arrive pas encore à en rire.

Robin: lymphomalowdown@gmail.com

 

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