« En avril, ne te découvre pas d’un fil; en mai, fais ce qu’il te plaît », comme dit le proverbe.

par Robin Harry

« En avril, ne te découvre pas d’un fil; en mai, fais ce qu’il te plaît », comme dit le proverbe. Eh bien si les fils du mois d’avril sont pour moi ceux des jaquettes d’hôpital, symboles de la batterie d’examens et de rendez-vous que je dois subir, j’espère de tout cœur que le renouveau de mai sera symbole de rémission! Le mois sera assurément intéressant puisque que les résultats que je recevrai sonneront soit la fin de la saga du lymphome, soit le retour des traitements.

Comme je suis réduite à attendre, j’ai pensé continuer ma liste des leçons que je tire de mon expérience du cancer, mais cette fois-ci, en me concentrant sur les éléments les plus importants. J’espère que j’aiderai ainsi certains de mes compagnons atteints du cancer dans cette épreuve.

1.      NE JAMAIS perdre la foi et l’espoir

L’épreuve du cancer est jalonnée de tellement d’incertitudes. Chaque examen, chaque radiographie se terminent par un point d’interrogation, chaque rendez-vous chez le médecin mène à davantage de questions. Comment ne pas se sentir vaincu et épuisé par moment, autrement que par la foi? Je n’ai pas les mots pour décrire l’importance qu’a prise ma foi pour moi. Alors je conseille de ne jamais laisser tomber sa foi, et de ne pas perdre espoir. Quand les choses vont de mal en pis, trouvez de petites choses qui font vivre votre espoir. Toujours l’espoir.

2.      Écouter son corps

La chimiothérapie apporte quelque chose de nouveau chaque matin. Les effets secondaires sont parfois surprenants et arrivent de nulle part. Je n’avais certainement pas prédit que je perdrais mon sens du goût. Développez une grande conscience de votre corps, écoutez ce qu’il a à dire, et ne minimisez RIEN (tenez toujours le médecin au courant de chaque changement). N’exigez pas plus que ce dont il est capable, et entretenez votre santé à tout prix! Croyez-moi; ces conseils viennent d’une fille qui a souffert d’une péricardite aiguë pendant trois jours avant d’aller consulter le médecin. J’ai appris ma leçon à mes dépens.

3. Un jour à la fois

Réjouissez-vous des petites victoires, et abordez les épreuves un jour à la fois. Le portrait global peut être très effrayant, et l’incertitude l’est plus encore. Mais quand on prend les choses un jour à la fois, chaque journée devient une petite victoire en soi.

4. Préparez-vous à en apprendre long sur vos proches

Les gens en apprennent long sur nous, en voyant la façon dont nous gérons la situation. Mais nous en apprenons aussi long sur eux. Notre point de vue sur les relations peut évoluer. Certains mettront leurs propres besoins émotionnels au premier plan, alors que d’autres, que nous ne connaissions ni d’Ève ni d’Adam, viendront nous offrir leur soutien. On apprend sur qui on peut compter, et de quelles amitiés on doit se départir. Il est normal de laisser se transformer les liens. C’est aussi normal d’éprouver de la déception, mais il faut éviter la colère (ou n’être fâché que pour un temps). Laissez couler et passez à autre chose. Le poids du cancer est assez lourd à supporter pour éviter de s’embarrasser de ce genre de boulets.

5. Le cancer ne nous fait pas passer au centre de l’univers.

Nous, les cancéreux, on vit un véritable enfer, mais nous devons nous rappeler que le monde ne s’est pas soudainement arrêté de tourner parce que nous sommes malades. La vie s’arrête pour nous, mais pas pour tout le monde. Nous devrions nous estimer chanceux quand les gens font l’effort de nous aider ou de nous tenir compagnie, mais il serait injuste d’exiger l’attention en tout temps. Ne cessez pas d’être compréhensif envers les autres, et n’attendez pas plus que ce que les autres ont à donner.

6. Riez, souriez, le cancer a quelque chose d’absurde.

Lorsque j’ai perdu mes cheveux, je me suis fait un point d’honneur de sourire à moi-même dans le miroir. On ne peut laisser le cancer étouffer notre moral; il fait déjà des ravages sur notre corps!! Il est sain de rire de l’absurdité du cancer, parfois. Jaugez correctement votre auditoire : certaines personnes ne tolèrent pas les blagues sur le cancer. Faire dans l’autodérision ou le grotesque peut être très gênant pour tout le monde. Essayez toujours de trouver de la joie dans votre vie et de trouver une chose, si petite soit-elle, qui vous fait rire.

J’ai appris beaucoup en vivant avec le lymphome, mais ces leçons sont les plus importantes que j’aie tirées. Ah! et aussi la « coolitude » de Nathan Fillion. Mais surtout les leçons. Elles ont quelque peu apporté un baume sur ma vie avec le cancer, et j’espère qu’elles auront une résonnance pour quelqu’un.

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