Voilà maintenant huit mois que j’ai terminé les traitements contre le lymphome, et presque quatre mois que je suis en rémission. Et je dois déjà faire face à mon second épisode de panique de récurrence. Déjà vu d’un déjà vu…

par Robin Harry

Voilà maintenant huit mois que j’ai terminé les traitements contre le lymphome, et presque quatre mois que je suis en rémission. Et je dois déjà faire face à mon second épisode de panique de récurrence. Déjà vu d’un déjà vu…

En mai 2012, le médecin de soins de transition m’a prescrit un stéroïde nasal pour soulager la toux persistante qui me tenaillait. Il faisait plutôt effet jusqu’à ce que j’attrape un rhume en juillet. C’était principalement un rhume de cerveau : j’étais congestionnée, mes sinus étaient douloureux, ma gorge piquait, en somme, j’avais tous les symptômes d’un bon vieux rhume. Le problème s’est posé quand tous les symptômes ont disparu, sauf la toux. Elle s’est empirée, pour devenir une toux sèche et déchirante qui me donnait envie de vomir. Je tousse quand je ris, quand je parle, quand je chante. Elle a jusqu’ici persisté. Je considère sérieusement investir dans l’entreprise qui fabrique les Fisherman’s Friends, quelle qu’elle soit.

Les douleurs thoraciques constituaient le second problème. Au début juillet, j’ai eu une crise de péricardite, la même infection qui m’a menée dans le cabinet du médecin il y a plus d’un an. Mon cardiologue m’avait bien avertie en mars dernier qu’à cause de la sévérité de l’inflammation lors du premier diagnostic, la péricardite reviendrait régulièrement au cours de ma vie, et que je devrai la soigner rapidement avant qu’elle s’envenime. Alors quand la douleur a réapparu le mois dernier, je n’ai fait ni une ni deux et j’ai mitraillé cette cochonnerie d’Advils pour m’en débarrasser.

Mais voilà le véritable problème : les deux symptômes combinés. Si la toux et les douleurs thoraciques étaient apparues à des mois d’intervalle, je ne m’en serais pas inquiétée le moins du monde. Mais les deux en même temps, avec cette toux dont je ne venais pas à bout? Alors même que c’était là les deux premiers symptômes de mon lymphome médiastinal? Disons que je suis légèrement inquiète.

Lundi avait lieu mon second rendez-vous de suivi à la clinique de soins de transition, et j’ai parlé au médecin des douleurs thoraciques. Je n’ai pas eu besoin de mentionner la toux; je suis persuadée que toute l’unité pouvait m’entendre. Elle a appelé mon oncologue et ils ont tous les deux convenu qu’il valait mieux être prudent en effectuant un examen complet pour écarter une récurrence. J’ai passé l’hémogramme, l’ECG, la radiographie thoracique, et je dois passer le TDM demain. Nous saurons alors quels sont les résultats.

Mettons une chose au clair : je ne veux absolument pas avoir le cancer de nouveau, jamais de ma vie. JAMAIS. Je veux être libérée du cancer pour le reste de mes jours, sans conditions. Mais étrangement, la perspective d’un rapport sans problèmes me trouble également. Cela signifierait que je ne pourrai jamais plus faire entièrement confiance à mon corps. Si la dernière toux qui m’a secouée n’était rien, et que cette fois, la toux et les douleurs thoraciques ne sont rien non plus, je ne saurai donc jamais chaque fois que j’ai une toux, s’il y a matière à s’inquiéter ou pas. Je ne saurai jamais, quand l’enveloppe de mon cœur fait des siennes, si ce n’est que l’enveloppe de mon cœur qui s’énerve, ou s’il s’agit d’un gigantesque nœud lymphoïde cancéreux qui a pris toute la place. Je ne pourrai pas déterminer quand quelque chose est quelque chose ou quand quelque chose n’est rien. Oh, comment vais-je savoir??

J’aime savoir, être au courant. C’est faux de croire que ce qu’on ne sait pas ne fait pas mal. Je me sens puissante et confiante quand je sais. En vérité, à choisir, je préfère devoir questionner mon corps à l’occasion, même si je dois passer des radiographies de temps en temps.

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